Stateless | Série TV

Dans le monde, 70 millions de personnes fuient la guerre, les persécutions et autres discriminations. Tous recherchent un endroit où ils seront en sécurité, un pays avec une plus grande liberté, un pays où ils pourront vivre, tout simplement. Parmi ces 70 millions, la moitié sont des enfants. 35 millions d'enfants à la recherche d'un avenir meilleur.

C'est suite à ce constat terrifiant, et en s'appuyant sur des faits réels, que Cate Blanchett a eu l'idée de la série Stateless. Cette mini-série australienne est composée de 6 épisodes, disponibles sur la plateforme Netflix depuis juillet 2020.

Quatre histoires que tout oppose

Stateless s'intéresse à 4 individus, qui n'ont, a priori, rien en commun. Leurs chemins vont cependant se croiser dans les allées du centre Barton, un centre de rétention des réfugiés. Une fois la difficile étape consistant à arriver en Australie réussie, les migrants sont placés à Barton en attendant que leur situation soit évaluée et leur visa délivré, ou non. Procédure qui prend des années et qui est source de beaucoup de stress et de déception.

Chaque histoire est développée de la même manière et apporte une dimension particulière à la série. A travers ces intrigues, nous pouvons voir à quel point une même thématique, l'immigration, touche différemment les différentes personnes impliquées.

D'abord, nous avons Ameer (Fayssal Bazzi) un Afghan, père de deux petites filles, Mina (Soraya Heidari) et Sadiqa (Ilaha Rahemi), à qui il veut offrir un futur. En effet, les femmes et les petites filles sont enlevées par les talibans en Afghanistan. Ameer préfère donc quitter son pays et essayer de se rendre en Australie pour un avenir plus sûr pour lui et sa famille. Au cours de la série, il sera amené à faire plusieurs sacrifices, certains plus impactants que d'autres, pour réussir à obtenir l'asile.

Ensuite, il y a l'Australienne Sofie Werner (Yvonne Strahovski). Échappant à son passé et ses traumatismes pour sa propre sécurité, elle arrive à Barton après avoir menti sur son identité, se faisant passer pour une touriste allemande. Contrairement à tous les réfugiés au centre, l'objectif de Sofie est de se faire expulser d'Australie ou au minima, rester enfermée à Barton. Elle y serait davantage en sécurité que dans son pays.

Un autre personnage suivi de près est Cam Sandford (Jai Courtney). Père de trois jeunes enfants et en difficulté financièrement, il décide de prendre un travail en tant que gardien au centre Barton. Qualifié de tendre au départ par ses collègues, on remarque très rapidement que ce travail l'affecte énormément. Il devient un autre homme au contact des autres gardiens et des actions menées.

Enfin, Clare Kowitz (Asher Keddie) est envoyée à Barton pour apaiser la situation. En effet, nombreuses sont les personnes trouvant les conditions à Barton immorales et voulant que les réfugiés soient libérés. Elle fera alors tout son possible pour faire avancer les demandes de visa tout en garantissant la sécurité du centre. Là encore, une réelle évolution du personnage est visible au cours des six épisodes.

Une problématique d'actualité et une administration saturée

Stateless évoque une problématique forte et d'actualité. Elle ne fait pas que survoler la question de l'immigration et tous les sujets qui y sont liés, elle nous y plonge complètement. Vous vous en doutez, ce n'est pas la série feel good que l'on regarde avec un chocolat chaud. La thématique fait qu'elle peut être difficile à regarder, mais elle en vaut le coup. Et une fois lancée, il est presque impossible de détourner les yeux des épisodes. 

Où beaucoup ont une vision erronée des personnes cherchant refuge, la série, elle, nous donne une représentation réelle et humaine de ce qu'est leur vie, leurs problématiques et les dangers auxquels ils font face. A côté de ça, Stateless montre aussi les difficultés de l'administration australienne face aux réfugiés de plus en plus nombreux : le manque de personnel de l'immigration pour traiter les dossiers, les demandes de visa qui prennent des années, le personnel de Barton sous tension, les violences qui en surgissent mais aussi les erreurs d'identification. Il est quand même assez incroyable de voir qu'une citoyenne australienne est retenue dans un centre de réfugiés en Australie et que personne ne s'en rende compte.

Un casting alléchant et international

Je n'ai aucun doute sur le fait que des visages vous seront familiers dans cette série. En plus d'être connus du grand public, ils viennent du monde entier ce qui ajoute encore de la cohérence au récit. Pour ne citer que les principaux, Yvonne Strahovski confirme son talent en incarnant avec justesse et émotions Sofie. Vous l'avez peut-être déjà vue dans les séries Chuck, Dexter ou plus récemment, The Handmaid's Tale. Fayssal Bazzi, vu dans Mr. Inbetween et The Commons, offre une performance saisissante tandis que Dominic West (The Affair, The Crown) fait froid dans le dos dans son rôle de Gordon Masters. Ils ne vous disent rien ? Peut-être que vous reconnaîtrez Jai Courtney (Divergente, Spartacus), Cate Blanchett (Mrs. America), Asher Keddie (Nine Perfect Strangers, Offspring), Kate Box (Wentworth, Rake), Rachel House (Sherwood, Soul Mates) ou bien Phoenix Raei (Clickbait, The Heights).

Un carton passé inaperçu sur Hypnoweb ?

Stateless est une mini-série ayant reçu de très bonnes critiques dès sa sortie. Lors de l'édition 2020 des AACTA Awards, la série rafle presque toutes les récompenses : meilleure mini-série, meilleur acteur principal et secondaire, meilleure actrice principale et secondaire, meilleur scénario et meilleure réalisation. Rien que ça.

Et pourtant, personne ne s'est lancé dans la série sur la citadelle. Je vous redonne quelques arguments exposés dans cette review, espérant qu'ils vous fassent découvrir cette petite pépite australienne. Basée sur des faits réels, Stateless saura vous faire réfléchir sur une thématique importante tout en vous émouvant grâce à des performances incroyables. Tous les personnages sont touchants et vous vivrez avec eux leur évolution et leurs ressentis. Avec une réalisation et des paysages à couper le souffle, la série vous captivera du début à la fin (6 épisodes, 5h de visionnage, ce n'est pas si long).

Comme beaucoup, je n'avais pas vu cette mini série et c'est en étudiant la filmographie de Dominic West que je l'ai découverte..

Tout est dit dans l'Hypnoreview si ce n'est qu'en la regardant en ce moment, l'émotion est encore plus intense ; du 1er au dernier épisode, je n'ai pas pu m'arrêter.

Tous les acteurs que je ne connaissais pas, sauf Cate Blanchett et Dominic West, sont exceptionnels et autant la compassion va vers les pauvres reclus autant l'antipathie va vers les gardiens.

Cate Blanchett travaille pour le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et a sans doute voulu raconter au monde ce qu'elle rencontrait dans son expérience.

Cate Blanchett a un petit rôle comme Dominic West mais ils interprètent tous les deux des personnages effrayants de gourous d'une secte que les auteurs ont sans doute voulu aussi dénoncer.
Tout le monde connaît Cate Blanchett et Dominic West est acteur britannique qui, cette année, reprend le rôle du Prince Charles dans les saisons 5 et 6 de la série The Crown et entre dans le casting pléthorique du nouveau volet de Downton Abbey.

Cette série parle d'un sujet qui nous semblait bien loin de notre quotidien mais qui fait partie de chacune de nos journées actuellement.